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Alexandre Ruiz (arbitre) : « rendre la confiance qui m’a été donnée »

Alexandre Ruiz (arbitre) : « rendre la confiance qui m’a été donnée »

Publié le 02/09/2011

Qu'est-ce qui vous a amené vers le ballon ovale, puis à vous faire choisir l'arbitrage ?

C'est mon père, joueur puis entraîneur (NDLR : notamment à Portiragnes dans l'Hérault), qui m'a transmis sa passion de ce sport. J'y ai d'abord joué, jusqu'à l'âge de 20 ans, à Agde en Fédérale 3, avant de me consacrer à l'arbitrage. Mais cela ne s'est pas fait du jour au lendemain. Mon expérience remonte au temps où j'étais minime, quand lors d'un tournoi, je me suis blessé et j'ai demandé a arbitré. Ca a été une très bonne expérience, qui m'a donné envie d'y revenir. Par la suite, je me suis de plus en plus impliqué, comme à l'âge de 14 ans où je participais déjà aux réunions avec les grands. En 2002, j'ai intégré le pôle espoir de Béziers, là je jouais encore au rugby. Et en 2007, j'ai fait le choix de me consacrer uniquement à l'arbitrage. J'ai fait deux saisons en Fédérale 3, une en Fédérale 2, une en Fédérale 1, et maintenant la PRO D2.

C'est une étape considérable qui se présente à vous avec l'arbitrage au niveau professionnel. Qu'est-ce que cela représente ?

Cela récompense ma passion de ce sport et mon investissement, mais je le vis surtout comme une immense chance ! C'est également beaucoup de responsabilités. Si l'enjeu sportif est énorme en Fédérale, il est encore accentué à ce niveau, d'autant plus qu'il y a des enjeux financiers accru à cet échelon. Il faut prendre tout cela en compte.

Et le fait d'être le plus jeune arbitre à ce niveau de la compétition ?

(Rires) Oui, ça peut paraitre impressionnant, mais on m'a donné la chance de pouvoir officier à ce niveau, à moi d'en être digne. Il faudra que je pallie mon manque d'expérience par mes qualités, mais avec les conseils avisés des personnes gérant ce secteur et des arbitres eux-mêmes, cela devrait me permettre de franchir un cap.

Justement, avez-vous un modèle à ce jour ?

Jérôme Garcès. J'aime sa façon d'arbitrer, mais également la personne. C'est quelqu'un de discret, serviable, toujours prêt à rendre service et de bon conseil.

L'arbitrage a opéré une mue dans son organisation et son mode de travail, en avez-vous ressenti les effets ?

Tout à fait. J'ai été supervisé lors des 17 matchs que j'ai arbitré la saison dernière, et ainsi, j'ai pu avoir des contacts constants avec la CCA (NDLR : Commission Centrale de Arbitres) et les superviseurs. A cela, il faut ajouter le coaching mis en place par Didier Mené, toujours la saison passée, et le suivi annuel des arbitres. Tout cela m'a permis de progresser.

Quel est votre préparation avant ce plongeon dans le grand bain ?

Il n'y a pas de changement considérable. Je travaillais avec un préparateur physique, et j'ai l'intention de poursuivre dans ce sens. Comme pour la vidéo, j'en usai beaucoup, et je ne changerai pas de mode de travail. Il n'y a pas de recette miracle, il faut avant tout s'appliquer et bosser dur.

Avez-vous des appréhensions ?

Oui, et cela concerne surtout la découverte du monde professionnel. Si cela va plus vite, et que le niveau est supérieur, cela ne changera pas du tout au tout sur le terrain. En revanche, j'appréhende plus l'environnement, le public… mais j'ai eu l'occasion de me rôder sur les matchs amicaux, et ça s'est plutôt bien passé. Il y a certes la notion d'âge qui peut causer des difficultés, mais l'an passé, en Fédérale 1, où le niveau s'est considérablement élevé avec notamment l'apport d'anciens joueurs pros, j'ai eu l'occasion de diriger des garçons d'expérience, et cela a fonctionné. Mais pour être clair, j'arbitrerai des joueurs de 20 ans ou de 35 ans de la même manière, en tenant un discours à des joueurs pros.

Quelles sont vos attentes par rapport à cette expérience ?

Un enrichissement personnel tout d'abord. Encore une fois, il ne s'agira pas de la découverte du rugby ou du jeu, même s'il y aura des différences, mais principalement de celle de ce monde professionnel. Ensuite, j'espère faire une bonne saison et rendre la confiance qui m'a été donnée. Mais cela, seule la vérité du terrain pourra apporter des réponses.





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Alexandre Ruiz (Crédit photo : Isabelle Picarel)
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