Publié le 16/10/2013
Le périple d' « Autour des arbitres », opération initiée par la Fédération française de rugby, la Ligue nationale de rugby et La Poste, s'est ouvert à Oyonnax ce mardi 15 octobre 2010. En présence de Romain Poite, arbitre professionnel et international, Christophe Urios, entraîneur de l'USO et Joe El Abd, capitaine de la formation haut bugiste, Thierry Emin, vice-président du club de l'Ain a ouvert ce premier rendez-vous très constructif.
Comme pour les prochaines étapes, trois thèmes ont été abordés, vidéos disséquées et expliquées par Romain Poite à l'appui. A Oyonnax, la mêlée, le jeu au sol et le protocole vidéo étaient au programme. Tout au long de la soirée, à chaque vidéo, chaque question, chaque remarque, l'arbitre professionnel joua à merveille son rôle de spécialiste en apportant toutes les précisions nécessaires à éclairer les lanternes des personnes présentes ce mardi soir.
Premier thème, la mêlée. Vaste débat qui aura trouvé de l'écho dans l'assistance et qui mit en lumière la problématique des commandements, souvent, trop souvent, jugés trop longs. D'entrée, Christophe Urios souligna qu'en raison de ces commandants, le nombre de mêlée a selon lui beaucoup augmenté ces derniers temps.
L'introduction, rarement éludée, notamment en raison de la roublardise des demi de mêlées, fut également l'objet de nombreux échanges. Le coach de l'USO apporta à nouveau sa science du jeu : « il faut faire attention à l'introduction lorsqu'une équipe est en souffrance. Le neuf de cette équipe introduit systématiquement dans son camp, et c'est insupportable quand tu as une mêlée forte, dominatrice, de perdre la balle de cette façon ».
Deuxième thème, le jeu au sol. La séquence part au quart de tour à la diffusion d'une image de Jeff Coux, joueur de l'USO, sanctionné face à Bayonne, qui fit sortir Christophe Urios de ses gonds. « Que ce soit un joueur de chez moi ou pas, les mecs doivent absolument se sortir de la zone de ruck. Une thèse en partie contredite par Joe El Abd, présenté comme un spécialiste par son entraîneur : « lorsque tu subis défensivement, tu te fais toujours sanctionner. C'est impossible de te sortir de la zone de ruck ».
Troisième thème, le protocole vidéo. Mis en place cette saison, le nouveau dispositif a été très décrié. Sans se démonter, et plusieurs exemples vidéos à l'appui, Romain Poite tenta de démontrer que si l'utilisation peut devenir délicate, elle est nécessaire pour limiter le degré d'erreur et éviter d'accorder des essais non valables.
Tout au long de la soirée, la bonne foi arbitrale aura été mise en avant, l'arbitre international n'hésitant jamais à relever ses propres erreurs, et expliquant que les arbitres, passionnés avant tout, ne font pas d'erreurs pour le plaisir, mais sont affectés par leurs mauvaises décisions. Une attitude louable comme le souligne Jérôme, présent lors de l'évènement : « Les arbitres ont un peu l'image du gendarme, ferme, campé sur ses positions sans discussion possible… nous avons eu ce soir une belle leçon d'humilité et d'objectivité, c'est tout à leur honneur ».
D'humilité, mais d'expertise aussi. C'est en tout cas le ressenti de Thierry : « Franchement, je pense être comme la plupart des supporters, je crie beaucoup devant ma télé ou dans les tribunes, mais je l'avoue, parfois, pour ne pas dire souvent, je ne comprends pas les arbitres. Je garde ma sensibilité, mais c'est vrai que lorsque Monsieur Poite nous explique les choses vidéo à l'appui, ça change tout ».
Pour une première, c'est une réussite. Les échanges auront été nombreux, les spécialistes auront su apporter leur expertise afin de mettre fin à toutes les interrogations possibles. Si ce type d'évènements ne solutionnera pas tout, il a le mérite, comme l'expliquait Romain Poite « de permettre au public de comprendre les incohérences ressenties dans les tribunes ». Il tenait cependant à préciser une chose : « Nous ne sommes pas des surhommes et nous commettrons encore des erreurs. Tout le monde travaille pour qu'elles deviennent plus rares, mais elles ne disparaîtront pas ».
Le mot de la fin sortira de la bouche de Christophe Urios, réputé pour son franc-parler ! « Même si parfois ils me font ch…, j'ai un immense respect pour les arbitres car ce n'est vraiment pas un sport facile à arbitrer ». Que tout le monde en prenne enfin conscience, que ce soit de plein gré, ou grâce à cette opération, qui fera halte à Grenoble, Brive, Clermont, Bayonne et Dax d'ici la fin de l'année, avant d'autres étapes dans les clubs pros d'ici la fin de la saison.
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