De Dax à Paris, de l’Eden Park au Pré-Fleuri, Marc Lièvremont est toujours sur le terrain…

Au milieu du terrain, la silhouette est toujours la même. Un ballon sous le bras, Marc Lièvremont délivre ses consignes : « Bien ! », « Ca c'est une bonne passe, super ! », « Reviens au soutien ! », « Vas-y, regarde à gauche et à droite et si tu es tout seul fonce ! ». A Marcoussis, le centre d'entraînement du XV de France, les phrases étaient les mêmes, l'attitude aussi. Mais là le public a entre 5 et 13 ans et boit ses paroles avec des yeux de Chimène. Souvent, trop peut-être, un parent tend un ballon, un maillot ou un appareil photo pour solliciter l'ancien entraîneur du XV de France. Marc Lièvremont se livre à l'exercice. Son caractère naturel reprend vite le dessus et, les mains dans les poches, il se rapproche de ses collègues éducateurs pour discuter avec eux de leur métier, de son métier.

Passer deux jours à Nevers au contact d'enfants hospitalisés, de chefs d'entreprise, de l'école de rugby ou pour visiter une usine textile, peut sembler être un grand écart après 4 années au plus haut-niveau en tant qu'entraîneur du XV de France. « Ce n'est pas un problème pour moi d'être ici, explique l'ancien coach de Dax. Même lorsque j'étais avec le XV de France j'allais sur les terrains amateurs. Ne serait-ce que pour l'entraînement de mes enfants. » On veut bien croire que l'exercice lui est plus naturel que les conférences de presse à l'allure de réquisitoire ou les réceptions avec sourire obligatoire. « Nevers ou Auckland pour moi c'est pareil. C'est un rectangle vert, un ballon ovale et des passionnés ». Tout est dit…

Quand Marc Lièvremont dirige la mêlée, on ne peut qu'obéir...

Pour Stéphane, l'éducateur qui accompagne l'ancien international et champion de France, « ça fait plaisir de voir quelqu'un comme lui ». L'homme, qui ne veut pas qu'on le reconnaisse mais qui est costaud et supporter de Toulouse et de Clermont, a du mal à trouver les mots : « Ca fait plusieurs jours qu'on en parle entre nous les éducateurs. Les enfants aussi. Franchement, c'est des sacrés bonshommes vos Ambassadeurs ! ». Sur un autre atelier c'est Jérôme Cazalbou qui officie. Parmi les jeunes neversois, aucun n'a en mémoire ses 8 titres de champion, ni ne se souvient que sa voix officie sur France Télévision lors du Tournoi des Six Nations. Quant à Yann Delaigue, son statut de « Spécialiste » est un atout majeur auprès des mamans sur le bord du terrain. Pour Stéphane, la présence des deux ex-toulousains et toulonnais, ainsi que les jeunes Benjamin Thiery (Montpellier) et Victor Laval (Brive), est « super ». « C'est génial qu'ils interviennent, continue-t-il.

...ensuite c'est le débriefing...studieux les jeunes neversois !

Mais je ne suis pas surpris par la qualité de leurs interventions car je m'attendais à ce qu'ils aient le contact facile ». « C'est aussi une reconnaissance de notre travail d'éducateur. Je me sens de la même famille qu'eux… ». Le pilier briviste, fraîchement sorti du centre de formation retrouve, lui, « l'atmosphère de [mon] enfance » et est « très heureux de voir les jeunes aussi attentifs et contents ».

A l'issue de sa troisième participation à l'opération après Tours et Troyes, Yann Delaigue sera sur les plateaux télé ce week-end. De l'ombre à la lumière, tout naturellement. « J'apprécie beaucoup cette proximité qu'offre le rugby. C'est la base du plaisir qu'on a eue à la réussite dans ce sport. Ces deux journées sont toujours très intenses et variées. » Au sortir de la visite de l'usine « Textilot », partenaire principal et dont le directeur est président du club de l'USO Nevers, Marc Lièvremont a du s'absenter à cause d'un emploi du temps surchargé. Lui et ses acolytes auront apporté des images d'Auckland à Nevers. Le parfum du haut-niveau à l'USON. Un bout du maillot de l'équipe de France au Pré-Fleuri…

Jérôme Cazalbou, Yann Delaigue, Victor Laval, Romain Poite et Marc Lièvremont à l'hôpital de Nevers avec les enfants...

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