Publié le 17/09/2010
Depuis plusieurs saisons, la phase de maul, notamment consécutive à une touche, posait beaucoup de problèmes comme l'explique l'arbitre professionnel Christophe Berdos : « Suite à un alignement, l'équité n'était pas respectée car les joueurs aidant à la montée du preneur de balle en touche se mettaient en opposition pour rendre la défense impossible. Nous voyions des dérives, avec notamment des touches à un mètre de l'en but absolument indéfendables ». Cette saison, l'IRB a demandé aux directeurs de jeu d'être extrêmement vigilants dans ce secteur afin d'éviter tout débordement ».
Dans les faits, les différents arbitres du TOP 14 Orange ont appliqué cela et, avec sévérité, sanctionné les fautes. « Ils avaient prévenu qu'ils sanctionneraient cela, ils l'ont fait lors des deux premières journées et on a vu beaucoup de pénalités. Mais depuis, tout le monde rectifie le tir et s'organise différemment », avoue Franck Azéma, l'entraîneur de l'ASM. Et cette sévérité permet à tous de s'y retrouver.
« Il y a quelques années, on pouvait faire tout et n'importe quoi. Après on ne pouvait plus écrouler. Maintenant les arbitres ont la consigne d'être très vigilants dans ce secteur du jeu », remarque le pilier bayonnais Pierre-Philippe Lafond, « Tout cela va dans le même sens, rendre le maul plus lisible, plus facilement défendable, et pour l'attaque, permettre le jeu de mouvement ». Un avis partagé par Laurent Lubrano, membre du Comité directeur de la LNR : « Cela permet de continuer à former des mauls proprement. Je n'étais pas convaincu par le fait de les écrouler, car on retirait ainsi une arme essentielle au jeu. Là, on va dans le sens du rugby ».
Dans ce sens, la phase de jeu devient donc plus lisible et laisse moins de zones d'ombres : « là on voit du changement, car contrairement à la dernière modification, on arrive à défendre dessus », explique le Racingman Jonathan Wisniewski, qui souligne l'importance de l'apport du corps arbitral : « cela laisse moins de place à l'interprétation, et en donne donc plus à la décision. Ainsi, nous savons sur quoi nous appuyer », avec pour exemple l'épisode toulonnais : « les arbitres prennent leurs responsabilités, à l'image de ce qui s'est passé pour nous à Toulon. Ils avaient une grosse occasion à quelques mètres de la ligne à la 78ème minute, et l'arbitre a eu le courage de siffler contre eux ».
Il faut cependant rester prudent, car les décisions sont parfois à l'appréciation de l'arbitre, mais cela ne semble pas poser de problèmes, comme le prétend Joël Dumé, Directeur technique national de l'arbitrage : « d'une manière générale les joueurs respectent la règle car ils savent qu'ils vont être pénalisés ». Et pour cause, car cela va dans le sens du jeu, pour le plus grand bonheur de Laurent Lubrano : « pour aller vers un jeu toujours plus spectaculaire, il faut passer par le combat, c'est une phase tactique essentielle. Le rugby est un sport complexe, et il doit le rester, afin de développer une intelligence tactique. Dans ce cadre, le maul y tient un rôle prépondérant ».
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