Publié le 23/11/2010
Quelles sont les principaux travaux effectués ?
Le stade a évolué en deux phases. Il a d'abord connu un agrandissement en vue d'une augmentation de la capacité d'accueil, évolution classique en somme, car en adéquation avec l'évolution de ce sport et le passage au professionnalisme.
Ensuite, en 1998, il y a eu une prise de conscience par rapport à d'autres choses. Au moment où de nombreux stades furent agrandis pour augmenter la seule capacité d'accueil du public, nous avons fait le choix de développer l'hospitalité, et notamment sur les réceptifs. Pour exemple, en 2005, la tribune Volvic, construite depuis de nombreuses années pour accueillir les spectateurs, a, à cette période, fait l'objet de travaux pour pouvoir y inclure douze loges. Depuis, le projet « Campus » a vu le jour, et depuis 2010, une nouvelle phase de travaux est en cours.
Parlez nous du Projet « Campus » ?
En 2007, il y a eu l'émergence de ce projet qui a mis deux ans à voir le jour, et qui se découpe en trois étapes. D'abord au niveau de la tribune Philiponeau, où l'idée était de créer un véritable espace de vie pour le secteur sportif. Il y a certes 2.000 places assises, mais il y a également une grande salle de musculation, un espace soin de qualité, des salles de réunions pour les débriefings et la vidéo, proches du terrain d'entraînement qui jouxte la tribune… nous voulions véritablement permettre aux joueurs et au staff de pouvoir vivre dans le stade Marcel Michelin. Il y a ainsi une réelle optimisation des conditions et du confort de travail, et nous pouvons également créer un véritable esprit de groupe.
Dans la tribune opposée, nous avons effectué la même chose, en agrandissant les locaux pour les salariés du club, mais également, l'accueil VIP et l'espace réceptif.
Ensuite, nous ne voulions pas que le stade se limite à une utilisation sur les seuls jours de match, mais toute l'année, et ainsi louer des espaces pour des rentrées financières supplémentaires. Il y a une problématique à prendre en compte pour Clermont, c'est que l'ASM est propriétaire de son stade. Pour d'autres clubs, qui évoluent dans des enceintes appartenant aux villes, le problème se pose différemment, mais pour nous, il faut toujours être en quête de ressources nouvelles.
La troisième tranche de travaux a touché le parvis et son aménagement. Nous avons décidé de fermer le stade, avec en périphérique des boutiques ouvertes sur l'extérieur : la brasserie, une enseigne de restauration rapide, des commerces divers,… avec le tram qui s'arrête juste devant le stade.
La saison 2010-2011 va marquer une nouvelle étape. Quels sont les objectifs ?
Cela correspond à une évolution logique, avec comme dans l'esprit du projet « Campus », l'idée que le stade ne doit pas se limiter à un fonctionnement lors des seuls matchs de championnat, mais durant toutes l'année. Dans cette optique, nous avons convenu qu'il fallait fermer le stade, jusqu'alors les angles étaient ouverts, pour en augmenter la capacité d'accueil du public, mais pas seulement. Le but était de développer tous les moyens de faire rentrer de ressources supplémentaires, car comme je le répète, nous vivions sur nos propres ressources, ou sur des emprunts, et lorsque nous allons voir les banques, nous devons présenter un business plan réaliste.
Après travaux, nous bénéficierons de 1.000m2 supplémentaires d'espace pour les réceptifs, avec 4 loges, 6 salons, deux premiums et le prolongement des 2 niveaux de réceptif, que nous louons la semaine à des entreprises pour des réunions, des séminaires… Les salons, ouverts sur le stade proposent un cadre original, et la demande est en hausse.
Quels sont les moyens mis en œuvre pour y parvenir ?
Il y a eu un énorme travail en interne. Des commerciaux, sans cesse en contact avec nos partenaires, des personnes de la communication, des financiers, et d'une manière générale de l'ensemble des acteurs du club.
Ensuite, il faut préciser que nous travaillons avec une même entreprise qui réalise tous les travaux du stade depuis 10 ans, et que nous avons à nouveau marché main dans la main avec elle.
Mais surtout, il faut mettre en avant la vision de l'architecte de ce stade, Denis Ameil, qui a permis que Michelin soit ce qu'il est devenu. Demain, le stade va être un stade fermé, et quand on le voit ainsi, on se dit qu'il avait toujours été destiné à cela, mais c'est parce que lors des précédents travaux, et en se limitant à des tribunes ouvertes, l'architecte avait dans un coin de sa tête une vision d'un Michelin fermé.
Quelles sont les objectifs ?
La première des priorités est le retour financier. Il faut permettre un amortissement des investissements du club, mais également de générer des ressources nouvelles. Ensuite, optimiser les installations sportives et administratives pour tirer toutes les équipes vers le haut. Enfin, répondre aux attentes du public.
Quels sont les différents types de public qui se présentent au stade ?
Sur 16.000 places, 9.400 sont occupées par des abonnés. C'est un chiffre que nous avons bloqué depuis deux ans, d'abord pour répondre aux cahier des charges de l'ERC et de la LNR et mettre un quota à disposition des clubs visiteurs, mais également pour permettre à tous les Auvergnats de pouvoir assister aux matchs, car tous ne peuvent pas être abonnés. Ensuite il faut faire la différence entre les places VIP, qui s'élèvent à 1.500, et les places dites sèches, qui concernent le reste du stade. L'objectif final est d'atteindre les 18.000 personnes au stade avec 2.500 VIP. Dans l'ensemble, le public de Michelin est un public très familial.
Quelles sont leurs attentes ?
Il n'y a pas d'études spécifiques, mais nous voulons établir une réelle proximité avec le public du stade. Nous essayons de les écouter, et de répondre favorablement à leurs attentes. Mais à priori, c'est le cas, car le stade est plein.
Justement, comment y répondez-vous ?_ Le club est Champion de France donc nous y répondons ! Le taux de remplissage est de 96 %, mais il ne faut ni être trop fort, ni trop faible, il faut viser juste.
Quel est votre degré de satisfaction aujourd'hui sur votre stade ?
Il est relativement bon, mais il ne faut pas en tirer de gloire. Nous avons réussit à anticiper les évolutions, mais comme nous sommes une structure privée, nous sommes toujours en réflexion, avec une cellule informelle dédiée à ce secteur. Notre leitmotiv est d'avoir un temps en avance, mais ça n'a de valeur que si nous conservons cette avance.
Qu'espérez-vous pour les saisons futures ?
Créer une zone grand public, type Bodega, afin de pouvoir accueillir l'ensemble des supporters qui restent près des diverses buvettes, à l'image des 2.000 personnes qui peuvent rester dans les espaces VIP au terme des rencontres.