Phase finale
Publié le 08/06/2024
Première équipe bretonne à remporter le bouclier de PROD2 et première équipe issue de la Bretagne à jouer en TOP 14, l’an prochain. Au bout de 80 minutes d’une rare intensité, les Vannetais ont écrit un chapitre de l’histoire du rugby sur la pelouse du stade Ernest-Wallon. Un combat remporté avec pragmatisme et une incroyable solidité défensive. La tactique était simple, parfaitement maitrisée, par les hommes de Jean-Noël Spitzer à savoir prendre l’avantage rapidement puis défendre ardemment. Meilleure formation dans ce secteur, le RCV n'a pas failli à sa réputation. Essai de Camou à la 11e minute et ensuite impossible d’entrer dans l’en-but pour des Isérois qui ont tout essayé.
Défense d’entrer
7-0 puis 7-3 quand Davies a bonifié la longue période d’occupation grenobloise. A la 20e, Massa s’extirpait d’un maul puis juste au moment de déposer le ballon derrière la ligne Arrate réalisait un geste salvateur. Entre la 36e et la 40e même topo quand Grenoble s’approchait dangereusement mais finissait par perdre la balle se heurtant à un épais mur bleu. Au retour des vestiaires, la physionomie restait similaire, les Bretons se nourrissaient des erreurs adversaires par la botte de Lafage, impeccable face aux perches. Les Vannetais pliaient mais ne rompaient pas quand Hulleu (70e) suivi de Couilloud (73e) franchissaient le premier rideau. Ils revenaient avec courage pour repousser les ultimes assauts et assurer la conquête d’un premier titre de PROD2.
Au-delà de la performance vannetaise, il faut également souligner la maladresse iséroise. 13 en-avant ont été commis lors de cette finale. Le plus lourd de conséquence à cette fameuse 73e minute où tout aurait pu basculer. La faute très certainement à la pression générée par ce match capital, la fatigue d’un match de barrage disputé en plus par rapport à leurs adversaires ainsi que le temps lourd et moite de ce samedi. Supérieurs en mêlée, en touche, en possession et en occupation Grenoble n’a pas pu concrétiser sa domination statistique dans le deuxième acte.
16-9 à la 73e minute de jeu quand Barnabé Couilloud prend l’intervalle. Le demi de mêlée profite d’une maladresse vannetaise pour s’échapper. On se dit que la partie va basculer… Il a Ezcurra à sa gauche mais revient intérieur et se fait reprendre par Lafage in-extremis ! Le jeu se déporte et Blanc-Mappaz tombe à un mètre de l’en but… Le FCG garde la possession et écarte mais Vannes s’est déjà parfaitement réorganisé parvenant à endiguer une fois de plus l’attaque adverse. Cette action, modèle de solidarité, d’organisation et de d’efficacité défensive témoigne de la supériorité vannetaise dans un secteur qui leur a permis de remporter le bouclier.
Si Vannes a réalisé 141 plaquages, Gorrissen n’y a pas été étranger. Le flanker argentin débarqué en 2020 en Bretagne a posé sa griffe sur cette finale de part son abattage à la fois offensif et défensif. D’ailleurs, en amont de la rencontre, il avait annoncé « être venu au RCV pour monter en TOP14 ». C’est désormais chose faite et on peut dire à la vue de sa performance qu’il a tenu sa promesse.