Publié le 13/02/2012
-7°. Vers 8h50, en direction de Compiègne, c'est la température qu'affiche l'écran du bus. De quoi rafraîchir les ardeurs des Ambassadeurs ? A d'autres ! Ils ont accepté le défi de sillonner les terres dépourvues de rugby professionnel, sans trop savoir parfois quelles personnes ils pourraient rencontrer. Guillaume Vilaceca, Catalan loin de ses terres, témoigne : « On a forcément un peu peur au départ, parce que c'est la première fois qu'on participe et on se sait pas trop où l'on va tomber. Jean-Philippe Granclaude qui joue aussi à l'USAP avait déjà participé aux JDA, mais je ne lui ai pas spécialement demandé des conseils. Je me suis laissé la surprise… » Il ne l'a pas regretté. Mercredi matin, c'est le club du RC Compiègne qui les accueille chaleureusement dans ses locaux. Le seuil de la porte à peine franchi, on est frappé par l'immense baie vitrée qui s'étend le long du club house et donne vue sur le terrain rendu brillant par le gel. Baignés par la lumière hivernale, les Ambassadeurs entrent, sous les sourires bienveillants des anciens du RCC.
Tout de suite, les conversations s'enclenchent autour d'un café, d'un jus d'orange ou de quelques viennoiseries. Tout le monde ose approcher ces grands professionnels venus d'ailleurs. Le club house finit par se remplir jusqu'à ce que Jérôme Cazalbou, le présentateur des JDA, se lève et débute la conférence sur le thème de la préparation mentale des joueurs professionnels. Au final, on parle beaucoup de l'évolution de l'arbitrage ou encore de l'importance de l'image que les joueurs renvoient aux enfants. Youssef Mourtafi, entraîneur à Compiègne, en sait quelque chose et interpelle les Ambassadeurs sur le sujet : « Quand vous faites quelque chose pendant les matchs le week-end, les enfants viennent me poser des questions le mercredi après-midi. On est obligé de faire un petit debrief. Ils vous copient et vous observent. » La rencontre se finit sur le terrain. L'air vif n'empêche pas une répétition du Haka de la dernière finale de Coupe du Monde entre la France et la Nouvelle-Zélande. Membres du club et clients de la Société Générale, dans le rôle des Bleus, forment le V de la victoire face à des Ambassadeurs plus bienveillants que les guerriers All Blacks.
L'après-midi venue, les enfants des clubs de rugby de la région de Compiègne font leur entrée. Chaque groupe a droit à son atelier avec un Ambassadeur. Guillaume Vilaceca supervise la qualité des passes et sanctionne les en-avants avec quelques séries d'abdominaux. Quelques mètres plus loin, Pascal Gaüzère pousse ses élèves, avec enthousiasme, vers une série de drops, tout comme Patrick Tabacco. Gaël Arandiga et Quentin Valançon sont eux très exigeants avec leur groupe et suivent de près les gestes effectués par leurs petits. Enfin, Jérôme Cazalbou, en habitué des JDA, donne des directives aux quelques jeunes qui l'entourent, les prend dans ses bras : un vrai papa.
Les visages et les corps sont rougis par le froid mais les enfants en redemandent, personne ne songe à se plaindre. Tous profitent de ces moments rares avec les joueurs, dans un cadre atypique : « Le stade est entouré par la forêt, la nature. C'est une forêt vivante. On y rencontre encore des animaux comme des biches. On est bien ici ». Youssef Mourtafi ne tarit pas d'éloges sur l'endroit.
Une fois les crampons rangés, on rentre pour une séance de dédicaces. A défaut d'être entièrement réchauffés, les Ambassadeurs font chauffer leur poignet : posters, maillots, sacs et même chaussettes, tout passe sous la pointe des feutres. Le jeune Martin se présente alors ; de grands yeux, un sourire timide, une petite tête blonde, au sens propre. Le joueur fait dédicacer un petit carnet qu'il a composé spécialement pour cette journée. Au fil des pages, on retrouve des photos de chaque Ambassadeur, imprimées et collées minutieusement. Chapeau gamin !
Pascal Gaüzère, qui participait à ses premières JDA conserve un souvenir ému de ces moments passés avec les enfants : « C'est une joie de voir ces jeunes joueurs sur les terrains, complétement épanouis dans ce qu'ils font. Ils transmettent une certaine fraîcheur dont on a besoin en tant que professionnel. » Cette fraîcheur, il a pu la découvrir avec ce jeune joueur de 14 ans, s'entraînant à Compiègne, aux affinités particulières avec l'arbitrage : « Je lui ai dit de garder toute sa motivation et de ne pas s'occuper de faire un choix maintenant entre devenir joueur de haut niveau ou arbitre. S'il veut faire un certain métier, qu'il se donne les moyens d'y arriver en faisant les efforts nécessaires. »
« Ces enfants nous renvoient à notre enfance », pour Guillaume Vilaceca. « Quand on voyait les joueurs à la télévision, on les admirait. On était comme eux. » La journée se finit autour d'un verre de l'amitié, et quelques photos prises pour garder vivant le souvenir de cette journée de février 2012.
Jeudi, Beauvais attend les six garçons. Arrivés les pieds dans la neige, ils pénètrent au sein de l'historique Maladrerie, composée de trois bâtisses toutes inondées de lumière. C'est dans la grange, datant de 1220, que les partenaires de la Société Générale, des clients et des représentants des clubs de rugby des alentours attendent les Ambassadeurs, pour une conférence sur la relation entre valeurs et professionnalisme dans le rugby moderne.
Au terme du repas célébrant ces nouvelles rencontres, la troupe reprend le bus pour la dernière étape de ces premières journées des Ambassadeurs 2012. Les étudiants de Lasalle Beauvais et de l'association Ovalies leur ouvrent les portes de l'Institut Polytechnique. Installés dans un amphithéâtre bondé, Guillaume, Gaël, Quentin, Patrick et Pascal font face à des étudiants un peu timides mais rapidement mis à l'aise par Jérome Cazalbou dans son rôle d'animateur des débats. Avenir rugbystique des villes modestes, salary cap, situation actuelle du rugby féminin, liens entre joueurs et supporters…aucun sujet n'est éclipsé.
Sur le chemin du retour, les Ambassadeurs reviennent sur ces deux journées atypiques dans leur carrière, échangent leurs coordonnées, racontent quelques anecdotes qui font sourire… Il est 18h30. L'écran du bus affiche 4°, l'atmosphère s'est réchauffée. Coïncidence ou effet Journée des Ambassadeurs ?
Le résumé vidéo de la première étape :
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