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Manager des arbitres en France et en Europe, un « échange de qualité » pour Joël Dumé

Publié le 30/09/2009

Pour la nouvelle saison européenne qui s'apprête à débuter d'ici la mi-octobre, l'ERC a décidé la mise en place d'un manager des arbitres. Donal Courtney, ancien arbitre international irlandais, sera cet homme, et ses compétences seront multiples.

Au niveau des arbitres dans un premier temps. Chargé d'organiser des rassemblements techniques des arbitres et des superviseurs en août et septembre, il a beaucoup insisté sur l'application par tous des directives techniques et sur la nécessité de cohérence des rapports de supervision. Il a aussi la charge de faire les désignations pour les rencontres à venir … il suivra les performances de chacun et collectera les informations des superviseurs et des responsables de l'arbitrage des Nations concernées.

Au niveau des clubs ensuite. Il sera chargé de recueillir les avis des clubs sur les arbitres, transmis par les entraîneurs au travers de fiches d'observation types.

Il a déjà établit la liste des arbitres et des superviseurs pour les deux premières journées de H Cup et d'Amlin Challenge Cup. Au terme des ces deux journées, il recueillera les observations des superviseurs et des entraîneurs, les analysera pour établir les listes des 3ème et 4ème journées… même choses pour les 5ème et 6ème, et ainsi de suite jusqu'à la finale. Un processus différent, car auparavant, les désignations se faisaient par les 6 représentants des Nations engagées au travers de réunions.

Pour le championnat, de France, si le processus de désignation reste différent, les clubs pourront comme à l'échelon continental, émettre des avis par les mêmes fiches types, centralisées par Didier Mené (Président de la Commission Centrale des Arbitres (CCA)) et Joël Jutge (adjoint à la Direction Technique Nationale de l'Arbitrage (DTNA), en charge du l'arbitrage professionnel), qui réaliseront le même travail que leur homologue britannique.

Pour l'occasion, Joël Dumé, le Directeur Technique National de l'Arbitrage revient sur ce processus pour lnr.fr et livre son avis et ses espérances à ce sujet…

Pourquoi mettre en place ce processus ?

Ce n'est pas nouveau, car cela avait été testé il y a 3 ou 4 saisons en TOP 14. Cela permet de ne pas avoir l'unique avis des superviseurs, mais également celui des clubs, et c'est très bénéfique d'avoir leur retour. Cela a été abandonné car très peu de clubs répondaient, et surtout de manière peu objective ou succincte. En effet, il ne suffisait pas de dire que l'arbitre n'avait pas été efficace sur le jeu au sol, ou sur les mauls, mais au contraire être très précis sur la phase de jeu, le minutage et ce qui n'allait pas.

Au niveau européen, ce n'est pas une nouveauté non plus, car cela était déjà en vigueur l'an passé, mais pas de cette manière. Les retours étaient envoyés directement à l'ERC, au Directeur Général Derek McGrath, dont ce n'était pas le travail et qui transmettait ensuite les informations aux Managers des Arbitres concernés. Avec Donal Courtney, il s'agira d'un véritable manager des arbitres, qui plus est ancien arbitre international, qui aura les qualités requises pour analyser les retours des superviseurs et des entraîneurs.

Dans ce sens, plusieurs groupes d'arbitres ont été mis en place pour le début des compétitions. Le premier, celui des arbitres confirmés, où apparaissent les français Christophe Berdos et Romain Poite, ceux des listes IRB, arbitreront les matchs de HCup. Eux ne seront pas systématiquement supervisés, mais les retours sur leurs décisions pourront être réalisés. Vient ensuite un groupe d'arbitres espoirs, qui vont progressivement faire leur apparition au niveau international, avec notamment Jérôme Garces et Pascal Gauzère, qui dirigeront les rencontres de Challenge Européen et certaines de HCup. Enfin, le groupe des arbitres de développement, ceux de demain, avec Cédric Marchat et Mathieu Raynal, qui sont déjà réputés en France, arbitreront des rencontres de Challenge Européen.

Mais j'insiste sur le fait, que, comme au niveau national, il faut que les retours soient clairs, précis et objectifs.

Vous dites que cela a été abandonné parce que les clubs répondaient peu, et de façon trop succincte ou peu objective… pourquoi cela fonctionnerait-il aujourd'hui ?

On ne le sait pas ! Si nous avons des fiches peu précises ou peu objectives, il sera difficile d'en tenir compte. Mais l'avantage de n'avoir qu'une seule personne permettra plus d'objectivité dans la désignation des arbitres, et je pense sincèrement que les clubs y seront réceptifs et joueront le jeu.

Quel retour avez-vous eu des arbitres ?

Avec ce principe, les fiches seront remplies dans la semaine, et cela permettra aux entraîneurs de faire leur remarques à froid après analyses, et pas à chaud à la fin du match, avec parfois un peu trop de subjectivité. Il faudra se donner le temps de l'analyse, et voir sur la durée si ce processus fonctionne. Tout le monde doit y trouver un avantage.

Et des clubs ?

C'est un retour forcément positif. Cela a été officialisé en juillet dernier par Didier Mené lors de la réunion entre les arbitres et les entraîneurs, et cela acte un échange technique entre les deux parties pour plus de compréhension. Un premier bilan sera effectué en octobre pour analyser les retours, leur nombre, leur qualité…

Que peut-on espérer de ce nouveau processus ?

On espère avant tout un échange de qualité, et que cela réduise les différences d'interprétations. Mais il s'agit également de permettre aux arbitres de trouver plus de cohérence car ce processus doit constituer la base du bagage technique du corps arbitral. En tout cas, cela devrait permettre de diminuer les préjugés ou les incompréhensions. Ce n'est que dans le dialogue qu'on peut avancer.

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