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Mathieu Blin : « Les joueurs de rugby professionnels ne sont pas des produits de consommation»

Mathieu Blin : « Les joueurs de rugby professionnels ne sont pas des produits de consommation»

Publié le 20/04/2011

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Mathieu Blin, désromais à la retraite sportive et Président de PROVALE, souhaite revaloriser le joueur de rugby en tant qu'individu unique.

Cette mise en place d'une cellule psychologique est une initiative venant de Provale. Avez-vous senti la nécessité d'un soutien précis, dédié aux sportifs de haut niveau ?


Ce projet s'est réalisé suite à de longues réflexions. Nous avions cette ambition en tête depuis pas mal d'années, mais il fallait l'optimiser et la concevoir au mieux pour qu'elle se mette en place. Il a donc fallu pousser pour mettre à jour cette structure, car il fallait faire comprendre l'importance de parler des maux. De ma carrière, j'ai compris que je n'avais pu me construire que grâce aux autres. Que j'étais joueurs 11 mois sur 12, et donc qu'il était important pour moi d'offrir une oreille privilégiée aux joueurs.




Est-ce que cela est né après la demande d'un joueur ?


Non. Bien que j'aie connu des coéquipiers qui auraient pu avoir besoin de ce genre d'aide, personne n'en a fait la demande explicitement. C'est difficile, les joueurs de rugby parlent peu de leurs problèmes. Chacun a son intimité presque inaccessible.




Selon vous, les joueurs ne sont pas assez encadrés à ce niveau-là ?


Il n'y a pas d'assistance précise pour les clubs. Certains psychologues sont démarchés par des clubs, mais ils sont peu nombreux et cela se fait toujours dans un souci de performance. La mise en relief de l'homme, de sa vie est complètement délaissée.




Il s'agit donc de considérer d'une manière nouvelle le rugbyman, non plus comme un coéquipier mais plutôt comme un sportif à part entière ?


Oui bien sûr. Les joueurs de rugby professionnels ne sont pas des produits de consommation, ce sont des hommes. Notre passion c'est notre métier. Mais il est important de remettre au centre de l'attention notre individualité. J'insiste toujours sur la nature, l'identité de l'Homme. Tout le monde a des forces, des faiblesses …et pour être au mieux il faut appréhender, soigner, réduire ces faiblesses qui sont encore trop ignorées !




Comment procède-t-on ? S'agit-il une aide momentanée ou bien peut-on envisager cela comme un réel suivi thérapeutique ?


Il s'agit d'une collaboration avec le CAPS, basé au CHU de Bordeaux. C'est Sabine Afflelou médecin psychiatre qui est en charge de la cellule d'aide. La permanence téléphonique est bénévole. Elle s'effectue 4 jours sur 7, 2 heures par jour. C'est un professionnel qui est à l'écoute. Son rôle étant d'écouter, conseiller, guider et proposer un suivi thérapeutique si besoin est. Ils sont en quelque sorte un relais entre le joueur et une assistance plus importante.




Le soutien mis en place est uniquement téléphonique ? Pourquoi ?


On souhaite offrir au joueur la possibilité de conserver son anonymat. De plus, cette initiative devait être envisagée pour l'ensemble du territoire et donc le téléphone s'imposait.




Comment envisagez-vous le futur de cette cellule psychologique ?


Dans un premier temps, on va établir un bilan. Il est nécessaire d'attendre un peu pour en juger la pertinence et voir quelle peut- être la pérennité. Encore trop de joueurs oublient qu'ils ont ce moyen à disposition. Donc, une fois, le constat établit, on cherchera à améliorer les conditions de travail, l'aide proposée et ensuite on étendra le projet, en communiquant un peu plus.




Permanence téléphonique : 05.56.79.58.14
Lundi, Mardi, Jeudi : 14H à 16H

Mercredi : 10H à 12H

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