Publié le 31/05/2011
- Quand et comment avez-vous appris votre désignation comme arbitre de la finale du TOP 14 Orange 2011 ?
Le dimanche 15 mai au matin vers 9h30. Je prenais mon petit-déjeuner en famille et au soleil, et le téléphone a sonné. C'était Didier Mené, directeur technique de l'arbitrage, qui m'indiquait avoir été désigné pour arbitrer la finale.
- Votre sentiment à ce moment-là ?
Pour tout vous dire, il y avait des bruits qui courraient. On me disait que je ne serais pas loin de la finale. Que je pourrai arbitrer une demi par exemple. Donc inconsciemment j'étais préparé. Je n'ai pas eu de réaction particulière, mais j'étais fier et honoré d'avoir été choisi.
- Vous prenez cette nomination comme la consécration d'une carrière ?
Je la prends d'abord avec beaucoup d'humilité et je remercie tous les arbitres français que je côtoie chaque week-end. J'aurai la lourde tâche de les représenter. Toute notre carrière on travaille pour officier sur des gros matchs comme celui-ci. J'ai 42 ans, la carrière d'un arbitre se termine à 45 ans donc quelque part c'est la consécration de mon travail, oui.
- Un arbitre nous disait que vous auriez eu quelques années de moins, que vous auriez été d'une autre génération, vous auriez pu intégrer le corps des arbitres professionnels. Cette nomination prend là tout son sens ?
C'est vrai que j'ai stagné un moment entre la Fédérale 1 et la PRO D2. Par ma faute, et par des circonstances extérieures. Comme j'ai constaté que je ne progressais pas, il m'a fallu me remettre en questions. J'ai changé ma façon d'arbitrer et cela m'a permis de rebondir. Il faut beaucoup de travail pour être arbitre. C'est ainsi que j'ai beaucoup travaillé la communication et la gestuelle avec ma femme (Rires) ! Il m'a fallu adapter mon arbitrage au haut-niveau, et cela a porté ses fruits.
- Depuis le 15 mai avez-vous suivi un programme particulier ? Plus de physique ? Plus d'analyses vidéo ? Une préparation mentale particulière ?
Non. Je n'ai pas fait plus de préparation physique car je ne voudrais pas me blesser. Je m'en voudrais toute ma vie, c'est une occasion à ne pas rater ! J'ai regardé deux fois les demi-finales, et j'ai fait quelques arrêts sur images sur certaines actions. Je sais ce que je dirai aux équipes dans les vestiaires concernant leur jeu. J'ai conscience des conséquences d'une mauvaise décision que je pourrai prendre. Cela fait partie du jeu. C'est comme un buteur qui rate un coup de pied dit facile et qui fait perdre son équipe. Je pars sans a priori sur les équipes. J'ai déjà arbitré au Stade de France, et ce n'est pas un stade oppressant pour les arbitres. J'aurai un peu plus de pression car on arrive plus tôt au stade, et donc on tourne en rond plus longtemps, mais j'ai tout fait pour y être, donc je dois savourer cet instant.
- En tant qu'arbitre, il est impossible de vous demander un pronostic mais quel est votre souhait sur ce match ?
Que ça court dans tous les sens et qu'il y ait plein d'essais ! J'adore courir, donc ça ne me pose pas de problème. Si on pouvait avoir un score serré de 40 à 35 par exemple, je serai ravi pour les spectateurs. Je souhaite accorder des avantages qui se concrétisent, et que le public fasse la fête !