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Père & Fils spirituels : Béchu / Galthié

Père & Fils spirituels : Béchu / Galthié

Publié le 12/11/2010

La père spirituel : Eric Béchu


On parle souvent de « famille » lorsque l'on évoque le rugby, est-ce une notion exacte pour vous, et qu'est-ce que cela représente pour vous ?


On aimerait que cela soit vrai, mais comme dans toutes les familles, tout ne se passe pas parfaitement. Lorsque c'était amateur, que le rugby ne représentait pas le boulot, le salaire, la vie des joueurs en somme, cela constituait une vraie passion, et donc il y avait beaucoup moins de pression. Aujourd'hui, c'est différent, il y a plus de pression, d'objectifs à atteindre, plus d'argent, et cela perverti les choses.


C'est le côté négatif, mais il y aussi beaucoup de positif. La notion de famille est nécessaire à la performance. La nature même du rugby veut qu'un joueur a toujours besoin de l'autre, pour avoir un ballon, pour le gagner en touche, pour pousser en mêlée… les sports où cette notion de besoin de l'autre est si forte sont très rares. Donc automatiquement, les joueurs sont solidaires. Et cela découle de la culture du rugby, et heureusement qu'on l'a.

Fabien Galthié dit de vous que vous êtes son mentor, une sorte de père spirituel, est-ce la même chose à l'inverse, est-il une sorte de fils spirituel ?


Non, il n'y a plus du tout de filiation. Ca m'énerve parce que ça me vieillit, déjà que je vois Fabien vieux ! (Rires). C'est plus un rapport fraternel. Bien sûr, lorsqu'il avait 15 ans, j'en avais 25, donc cela à dû jouer. Fabien est gentil de dire cela, mais il s'est construit tout seul. Et puis, les rapports peuvent s'inverser, au début le père s'occupe du fils, après le fils peut s'occuper du père.

Que représente-t-il en tant qu'homme ?


C'est un garçon brillant, intelligent, réfléchi. Il est très intéressant de travailler avec lui, car même s'il a des convictions et qu'il les défend, il n'est pas figé. Il est toujours en réflexion, en remise en questions. Il est très exigeant avec les autres, mais surtout avec lui. Après, c'est bien d'avoir des relations extra sportives, et c'est le cas avec Fabien, car nous avons d'autres centres d'intérêts en commun.

En tant que joueur, qu'entraîneur ?


Il a été un joueur immense, avec beaucoup de sélections, respecté et redouté dans le monde entier, donc ce n'est pas rien. Il a emmagasiné beaucoup d'expérience de par sa carrière de joueur et d'entraîneur, au cours de laquelle il a côtoyé et dirigé de superbes rugbymen, et il a su retenir et accommoder à sa sauce, pour devenir quelqu'un de riche en connaissances. Dans sa transmission, même s'il est autodidacte comme beaucoup d'ex-rugbymen, il a eu une expérience dans le management lorsqu'il a coupé avec le rugby, et ça lui apporte beaucoup aujourd'hui.

Comment s'est traduit votre influence dans son évolution ?


Je ne veux pas en parler, car ce n'est pas à moi de dire cela, c'est plus à Fabien de l'évoquer. Comme tous les éducateurs, j'ai simplement fait mon boulot, s'il en avait eu un autre, cela aurait été la même chose.

Si vous ne deviez lui dire qu'une chose, que lui diriez-vous ?


Qu'il apprenne à chanter ! Il adore ça, mais il chante très mal.

Le fils spirituel : Fabien Galthié


On parle souvent de famille lorsque l'on évoque le rugby, est-ce une notion exacte pour vous, et que cela représente-t-il ?


Mon père a joué, il a été mon premier entraîneur. Mon frère a joué, et j'ai joué avec lui en première à Colomiers. C'est très particulier, et en cela, la famille est une notion importante. Mais il y a du bon et du moins bon à prendre. Le positif ressort lorsque je vois les bénévoles, les pédagogues, le personnel administratif de tous ces petits clubs qui vivent de leur passion. Dès que l'on entre dans des sphères plus élevées, par les ingérences, le patronat, les cooptations, c'est très différent.

On parle souvent d'Eric Béchu comme votre mentor, une sorte de père spirituel, est-ce exact ?


Tous les joueurs ont un jour eu un éducateur qui a déclenché quelque chose chez eux. Par le regard, leur humanité, leurs mots… Eric a été cet éducateur, et en cela, je luis dois énormément.

Que représente-t-il en tant qu'homme ?


Dans notre collaboration il y a du rugby, beaucoup de rugby mais pas seulement, et heureusement car on se perdrait très vite… c'est un homme remarquable, mais je ne veux pas m'étendre là dessus, je préfère garder cela pour moi, pour nous.

En tant qu'entraîneur ?


Il est très travailleur et passionné. Il est observateur et comprend très vite les choses, mais plus important que tout, il s'attache aux joueurs. Dans un monde devenu professionnel, il y a de moins en moins d'affectif de par la concurrence que cela impose, l'exposition médiatique, tout pousse à diminuer l'affectif… Mais pour que tout fonctionne, il en faut, et c'est essentiel pour Eric.

Si vous ne deviez lui dire qu'une chose, que lui diriez-vous ?


D'apprendre le second degré.

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