Publié le 01/04/2014
Hélène
Vous qui avez été capitaine du XV de France, que pensez-vous de cette équipe, sans réel leader charismatique ? A-t-elle un avenir à court terme ?
(Soupirs) Je pense que l'Equipe de France doit créer son noyau dur, et cela peut se faire dans la difficulté et par des défaites. Maintenant, il est vrai qu'il y a une Coupe du Monde l'année prochaine, et qu'il va falloir s'activer ! Mais justement, la préparation de ces évènements, même dans les derniers moments, en vivant en vase clos avec le staff et les autres joueurs peut créer une dynamique et accoucher de performances. Lorsque je jouais encore avec les Bleus, il nous est arrivé de réaliser des matches médiocres pour ne pas dire autre chose, et d'arriver compétitifs sur de gros évènements, et notamment la Coupe du Monde.
Gérald
D'après vous quel mal frappe l'équipe de France, surtout en mêlée, alors que ce secteur a toujours été un de nos points forts ?
Il est vrai que depuis très longtemps la France s'est appuyée sur une mêlée forte, et que ces derniers temps elle a plus souvent été mise à mal que l'inverse. Après, je ne dirai pas que c'est catastrophique car elle n'a pas explosé, elle s'est- faite pénaliser un peu plus.
Plusieurs choses peuvent l'expliquer. D'abord il y eu un changement de règle, et peut-être que les Français l'appréhendent moins bien qu'ailleurs, mais ce n'est pas la seule chose. Il y a peut-être également un problème d'état d'esprit. Les garçons doivent se remettre sur ce secteur, se reconstruire autours de la mêlée. Et puis, il y a peut-être aussi le simple fait que la concurrence a fait son retard sur nous en la matière.
Didier
Pensez-vous que la présence d'un nombre de joueur étranger important a affaibli le XV de France ?
Oui, ça en fait partie. Il est clair que sur certains postes, la France connait quelques carences avec des joueurs de qualité qui n'ont soit pas le niveau international soit pas les capacités d'enchainer tous les week-end des matches au plus haut niveau… les étrangers si. Après il ne faut y voir que des mauvaises choses, car ces joueurs qui arrivent en France ont de l'expérience, du talent, et tirent le championnat vers le haut. Cela permet aux joueurs français de se confronter à des talents immenses et de progresser. Il y a du pour et du contre, même si pour le moment, cela ne fait pas les affaires du XV de France.
Guillaume
Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à un jeune qui souhaiterait jouer à haut niveau, voire même au plus haut niveau ?
Du travail, beaucoup de travail même… mais comme pour toutes choses dans la vie. Il faut clairement des aptitudes, du talent, mais si l'on veut atteindre le plus haut niveau, cela ne suffit pas. Il faut savoir se faire mal et se remettre sans cesse en cause pour avancer et progresser.
Christian
Je ne vois pas le LOU tenir en top 14 l'année prochaine, car il y a mon sens un monde entre les deux divisions. Qu'en pensez-vous vous qui avez joué dans les deux divisions ?
C'est tout à fait mon avis, il y a un monde entre les deux championnats. Ca va moins vite, les chocs sont moins rudes… mais c'est normal, la PRO D2 reste une division en dessous du TOP 14. S'il n'y avait pas de différence, il n'y aurait qu'une seule division et ce serait réglé. L'écart est évident, et pour le combler, il faut s'armer en conséquence et recruter, à l'image de ce que fait le LOU pour être prêt à lutter en cas de montée.
Jean-Noel
Etes-vous vraiment décidé à arrêter votre carrière en fin de saison ?
J'y pense mais aucune décision n'est encore définitive. Je vais bientôt avoir 38 ans, j'essaie déjà de me projeter match après match, alors le faire sur deux ou trois ans, non. On verra comment nous finissons la saison, comment je me sens, et cela conditionnera ma décision.
Après, être performant en PRO D2 ne garantit pas de l'être en TOP 14. Comme je le disais, il y une différence entre les deux championnats, notamment au niveau physique. Sur ce plan, il est clair que je vais régresser, pas l'inverse, et il est clair qu'aujourd'hui je n'ai plus les aptitudes pour enchainer les matches en TOP 14, ni même tenir 80 minutes.
Daniel
Lionel qu'allez-vous faire après votre départ du LOU ?
J'ai de quoi m'occuper en dehors du rugby. J'ai une entreprise de mécanique de précision à Bourg-en-Bresse, qui a été créée en 2007, et qui ne cesse de se développer. Il y désormais 10 salariés, cela me prend de plus en plus de temps, et c'est passionnant. Ensuite, nous avons hôtel - restaurant sur Meyzieu avec Seb (Ndlr : Sébastien Chabal), « Au chant du coq », qui nous prend pas mal d'énergie… donc je n'aurai pas le temps de m'ennuyer.
Serge
Bourg-en-Bresse, Bourgoin et Lyon, cela fait une belle triplette… Aura-t-on le plaisir de vous voir un jour entraîneur d'un de ces trois clubs ?
Au jour d'aujourd'hui non. Quand je vais raccrocher les crampons je v ais m'éloigner des terrains, car comme je le disais, avec mes diverses activités, je n'aurai pas le temps de m'ennuyer. Et puis surtout, je veux m'éloigner du rugby pour ma famille, car je lui imposé trop d'absence de par ma carrière avec les matches et les déplacements en club, mais aussi les semaines passées loin d'eux avec les Bleus. Je veux aujourd'hui leur offrir et m'offrir des moments en famille le week-end.