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Questions/réponses à...Christophe Urios (Oyonnax)

Questions/réponses à...Christophe Urios (Oyonnax)

Publié le 31/12/2012

Jean-Paul V. « Serez-vous toujours l'entraîneur de l'USO la saison prochaine ? »

Oui. Je serai l'entraîneur de l'US Oyonnax pour les deux prochaines saisons, que le club monte en TOP 14 ou pas. Ce genre de décision doit désormais se prendre tôt dans la saison car cela engage aussi l'avenir du club et des joueurs. Si on veut pouvoir recruter tôt, il faut stabiliser le staff. C'est vrai que lorsque les résultats sont au rendez-vous, il est plus facile de renégocier.



Jean-Marc V. : « Je vous souhaite d'accéder au TOP 14 . Pensez-vous avoir la profondeur de banc pour y arriver ? »

Concernant le banc, nous tournons avec 27/28 joueurs donc on peut effectivement se poser la question. La préparation physique réalisée à l'intersaison puis tout au long de la première partie du championnat fait qu'on ne faiblira pas. Je ne pense pas que l'on ait un coup de pompe. Avec 31 joueurs, ce serait évidemment plus facile mais ce n'est même pas sûr car les gars se connaissent bien et ils sont sur une bonne dynamique. La seule inquiétude peut venir des blessures. Il faut être extrêmement vigilant dans ce domaine.



Jean-Jacques R. : « J'aimerai savoir quel est le secret de ta réussite. Comment as-tu »ressuscité« Thibault Lassalle ? »

Il n'y a pas de « secret », pas de méthode particulière. la réussite est un ensemble de choses, elle est globale. C'est celle des dirigeants, du staff, des joueurs, des supporters, des partenaires. C'est une alchimie de toutes les composantes d'un club. Personnellement j'ai toujours insisté sur la cohérence entre ce que je dis et ce que je fais, et aussi le lien avec les joueurs.

Concernant Thibault Lassalle, il avait été handicapé par deux grosses blessures. Cela l'avait atteint et il se retrouvait en mal de vivre, puis il a eu du mal à retrouver du temps de jeu. Je le suivais déjà avant ses blessures donc j'avais une idée de sa valeur réelle. Il me semblait qu'il avait sa place dans notre schéma de jeu, dans notre groupe. Notre travail a été de lui redonner confiance en lui et en son rugby.



Sébastien V. :"Christophe, d'aprés vous le club d'Aurillac fera t il partie des demis finalistes cette année ? Que pensez vous de cette équipe auvergnate (qualités, défauts) ?

Je pense beaucoup de bien d'Aurillac. Leur réussite d'aujourd'hui vient de leur bonne fin de saison dernière. Ils ont peu recruté et ils ont su bien intégrer ceux qui sont arrivés. La victoire à Dax lors de la première journée les a mis en confiance. Ils pratiquent un rugby agréable à voir, organisé et qui démontre un gros travail.

Voir Oyonnax et Aurillac venir ainsi aux avants-postes alors qu'on dit que le rugby de demain sera aux grandes villes montre que nous avons aussi un savoir-faire et un état d'esprit permettant d'être compétitifs. J'en veux aussi pour preuve Tarbes qui réalise une bonne saison, en finissant 5e à l'issue de la phase aller. Ces résultats sont riches pour notre rugby. Je suis très fier et très content qu'en PRO D2 on montre avoir quelques particularités. Aurillac, Tarbes et Narbonne aussi ont des jeux élaborés et conservent les particularismes du rugby de leur histoire.



José Z. : « Avez-vous des difficultés à recruter de nouveaux joueurs à cause du froid, neige, pluie….et racontez nous au moins une anecdote sur un éventuel transfert qui ne s'est pas fait à cause du climat. »

Ce que vous dites est très vrai. Le climat est une particularité qui joue beaucoup. Sur les mutations mais surtout sur les conditions d'entraînement. En hiver, la veille, vous en savez pas ce qui peut se passer ! Etre entraîneur à Oyonnax ou dans une région de montagnes, ce n'est pas le même métier la semaine ! Avant le match contre Béziers nous n'avions quasiment pas pu nous entraîner à cause des conditions. C'est un réel problème. Au début c'est terrible, on doit s'adapter en permanence, trouver un terrain qui ne sera pas gelé, un gymnase qui va nous accueillir. Un jour de neige, okay c'est sympa mais au bout de 3/4 jours cela génère de nombreuses fatigues. Autant sur les joueurs qui vont voir leur vie de famille impactée, leurs temps de repos réduits par des transports plus longs ou des imprévus à gérer. De l'extérieur, on mesure peu l'impact que cela a, mais c'est très lourd à gérer. D'autant qu'à Oyonnax, même si le club et la ville font la maximum, nous n'avons pas les installations d'un Toulouse ou d'un Clermont. Quant au recrutement, c'est sûr que je ne démarche pas des Fidjiens…


_ Jean-Jacques G. : « Bonjour, combien a t-on de joueurs qui n'ont jamais ou peu été sur les feuilles de match que l'on pourrait intégrer au groupe sans altérer son rendement actuel ? »

Avec les Espoirs, le groupe monte à 35 joueurs. J'essaie de jouer au maximum avec les jeunes et les Espoirs mais je ne fais pas de cadeaux. Les joueurs doivent amener au groupe et à l'équipe. Ils ont des objectifs précis à atteindre, ils les connaissent et ceux qui ne jouent pas savent pourquoi. Toutes les semaines, on voit les joueurs individuellement pour se dire les choses. Je fonctionne comme ça.



Jean-Claude T. :« Quel est votre secret pour pouvoir conditionner, intéresser et mobiliser l'ensemble des joueurs avant, pendant et après match ? »

A Oyonnax, les joueurs sont des acteurs du projet et les y intégrer me semble intéressant. Je dois aussi avouer que l'environnement me facilite le travail car qu'avez-vous d'autre que le rugby à Oyonnax ? Donc les joueurs viennent bien pour le projet sportif. Leur motivation première c'est le rugby. Point. Un entraîneur doit savoir renouveler son discours. De toute manière, quand un club va mal soit il change les deux tiers de son équipe, soit il change d'entraîneur.
Personnellement, je pars à l'étranger trouver des sources d'inspiration, je discute avec d'autres entraîneurs. Je travaille beaucoup…et puis les joueurs c'est comme dans une entreprise, si tu ne montres pas que tu aimes les gens avec qui tu travailles, ils ne donnent pas le maximum d'eux-mêmes.



André C. : « Est-ce l'arrivée de Lipi Sinott qui a permis l'intégration très rapide des joueurs anglophones ? »

Certainement. Mais Lipi est très important dans le projet de jeu par ce qu'il apporte comme consultant pour la défense. Il est un exemple dans la performance général, il intervient beaucoup et judicieusement. En plus c'est un humaniste et un optimiste capable de faire passer sa passion auprès des jeunes. Il est très impliqué auprès des anglophones et des îliens.



Bernard T. : « Comment vivez vous les moments qui vous confrontent entre le choix d'une carrière professionnelle exaltante et enrichissante mais pleine de risques lorsque l'on change de club et l'attachement à un maillot et aux valeurs qu'il incarne. Je pose ma question différemment. Qu'est-ce qui prime chez l'individu : le cœur ou la raison ? ».

C'est toujours un dilemne de quitter un club, ou non. Cela fait six ans que je suis à Oyonnax. Soit je partais mais je n'étais pas sûr de ce que j'allais retrouver, soit je gardais les mains sur le volant de l'automobile. Il y a, je l'avoue, une part affective aussi qui a guidé mon choix. Comme je l'ai dit à mon président : « Vous êtes tranquille, ma famille se sent plus oyonnaxienne que moi ! ». (Rires)



Joël M. :« Quel(s) point(s) de ta structure (équipe, staff, infrastruture, …) peux-tu ou souhaiterais-tu améliorer pour l'année prochaine si Oyonnax monte en TOP 14, ce qui est en bonne voie ? »

Je pense que notre travail doit plus porter sur les infrastructures. Le club avance tout le temps et fait les choses mais au niveau du stade, du centre d'entraînement, il y a du travail à faire. Si monter en TOP 14 est une formidable opportunité, il faut se donner les moyens de réussir. Mais je sais que chacun au club fait au mieux.



Guillaume C. : « Pourquoi tu es toujours content et heureux ? »

(Rires). Pourtant sur les photos ont me dit toujours que je fais la tronche ! Ce qui me rend heureux c'est le travail bien fait. Même dans une défaite ! Si vous avez tout fait pour l'emporter, tout donné mais que votre adversaire a été meilleur, vous n'y pouvez rien. Mais en général si tout le travail a été bien fait, vous gagnez le match. Moi, je suis obsédé par mon métier…



« Cette année on sent que l'équipe est plus forte physiquement que les autres équipes, on voit que Oyonnax termine mieux que leurs adversaires : Qu'est ce qui a changé par rapport à l'année dernière ?. Au niveau de la défense on sent une grande agressivité (dans le bon sens du terme) : Est-ce aussi un élément déterminant sur le gain des matchs(ex Brive et Lyon) ? »

La défense est certes importante, mais Oyonnax a aussi la première attaque du championnat ! Ce qui a changé c'est la qualité des joueurs, le surplus de confiance pris par le staff. L'an passé même si on était huitièmes je sentais qu'on était en évolution et j'étais confiant pour cette saison. Les joueurs s'approprient les choses, ils sont heureux ensemble et font preuve d'un remarquable état d'esprit."



Jonathan B. : « Qu'en est il de l'état de forme général de l'équipe ? Ont-il joué en sur-régime sur ce début de championnat ? »

Je ne trouve pas que nous soyons en sur-régime. Certes nous sommes usés mais comme toutes les équipes. Les saisons précédentes nous avions un moment de flottement en décembre mais là non. J'ai le sentiment que nous sommes très bien physiquement et moralement. De façon générale on est moins dans le quantitatif que le qualitatif concernant les entraînements, mais cela est aussi dû à la qualité des joueurs. On met plus d'intensité dans les séances mais celles-ci sont moins longues"



Glenn V. : « Vous sentez-vous les reins assez solides financièrement lors de votre montée inéluctable en TOP 14 ? »

On fera partie des tout petits budgets. Mais cette saison nous avions le 6e budget de PRO D2 et on fini l'année premiers avec 14 points d'avance sur le deuxième. Dans le rugby il y a certes le budget mais il y a aussi le savoir-faire, le savoir-être. En TOP 14 il y a deux championnats : celui pour être champion et celui pour le maintien. Nous disputerons le second. D'un point de vue sportif et d'état d'esprit, je pense qu'on sera capables de nous maintenir.

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