Publié le 04/02/2011
- Alexandre B. : « Pensez-vous changer de club ? »
William Servat : « Non, je ne pense pas. Ce n'est pas d'actualité et j'ai la chance dans ce monde professionnel d'avoir toujours joué à Toulouse et d'avoir l'opportunité d'y rester. Je suis chez moi ici. J'ai ma famille, mon histoire, ma vie d'homme et de joueur… ».
- Miguel G. : « les clubs de niveau régional manquant d'encadrement, le Stade Toulousain ne pourrait-il pas dans le cadre d'accords croisés mettre ces futurs ou actuels éducateurs en « pépinière » sur des clubs en manquant ? »
William Servat : « Le rugby est une passion et un travail qui prend beaucoup d'heures et demande des sacrifices familiaux. Personnellement, je ne me sens pas l'âme d'encadrer une équipe en permanence. Certains sportifs en sont capables, le désirent et le font. Par contre, aller de manière ponctuelle dans des petits clubs et auprès des jeunes pour donner des conseils techniques, est tout à fait envisageable. Ce sera avec grand plaisir que je transmettrai mon expérience concernant la touche, la mêlée, le placement, les liaisons et le rôle d'un talonneur ».
- Xavier B. : « Avec Internet, les joueurs ont la parole et peuvent transmettre davantage à leurs supporters. Que pensez-vous des joueurs de rugby présents sur Twitter ou Facebook ? »
William Servat : « C'est bien (Rires). J'ai déjà du mal à me servir de toutes les fonctionnalités de mon téléphone ! (Rires). C'est un moyen de communication extraordinaire comme on a pu le voir dans d'autres domaines que le sport, mais ce n'est pas mon truc… ».
- Victor R. : « Qu'est-ce que ça fait de rentrer sur le terrain lors de son 1er match professionnel ? »
William Servat : « C'est extra. C'est un moment aussi fort que lorsque La Marseillaise retentit. C'est un mélange d'appréhension, de crainte et de joie…mon premier match professionnel remonte à décembre 1998 en Coupe d'Europe contre l'Ulster en Irlande (défaite 15-13, NDLR) ! C'était une ambiance « hostile », à l'extérieur. Celles que je préfère ! Je me souviens des spectateurs. Ils avaient le bonnet du club jusqu'aux yeux, ils riaient et avaient tous une boisson mousseuse à la main. Un vrai moment de bonheur ! ».
- Laurent G. : « Mon fils joue au SCUF et a 9 ans, à partir de quel âge peut-on avoir une idée à quelle place peut-on jouer ? »
William Servat : « Ce qui compte c'est le plaisir avant tout. J'étais centre en Minimes, troisième ligne en Cadets et talonneur à partir de 19 ans. Regardez Damien Traille qui peut jouer partout derrière. Il a 9 ans, il ne faut pas se presser. Qu'il découvre le rugby, qu'il s'éclate et qu'il continue tant qu'il s'amuse ».
- Alexandra Z. : « En cette année de Coupe du monde, j'imagine que vous avez envie d'y participer. Mais à choisir entre un titre de champion d'Europe avec vos copains de Toulouse et une sélection pour la Nouvelle-Zélande quel serait votre choix ? »
William Servat : « Je suis obligé de choisir ? (Rires). A la réflexion, et parce que j'ai déjà été champion d'Europe en 2005 et 2010, je prends la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande. Parce que c'est un moment vraiment unique et qu'à 33 ans ce devrait être la seule que je vivrai. En plus, en Nouvelle-Zélande ! Ce qui me plaît c'est l'aventure humaine que l'on va vivre là-bas. Pendant 3 mois, votre seule famille, vos seuls soutiens, les seules personnes qui vont vous entourer ce sont vos coéquipiers. Avant le match contre les Wasps, nous avions regardé la Tournée des Lions britanniques de 1997 et ça donne envie de vivre ce genre d'histoire. On sera très loin de nos terres, et l'équipe sera notre seul support ».
- Ronan B. : « D'où vient votre surnom la « buche » ? »
William Servat : « C'est Fabrice Martinez et Paul Guffroy qui joue à Albi qui m'ont donné ce surnom en Cadets. Sur le terrain je n'étais pas le plus technique, mais j'arrachais quelques ballons. Ils ont jugé que j'avais des bras de bûcheron et ils m'ont surnomme « la bûche ». Je trouve ça sympa… ».
_ - Romaruc G. : « Tu es, à 33 ans, un élément essentiel au poste de talonneur en sélection comme en club. Comment vois-tu la suite de ta carrière ? »
William Servat : « J'explore plusieurs pistes pour ma reconversion. Avec Trevor Brennan et Salvatore Perugini, nous avons ouvert un restaurant à Toulouse en début de semaine, « La cantina san Subra » et j'ai 2 autres projets en tête. De toute manière, il faut penser à l'après-rugby car on est obligé de travailler. C'est la réalité de la vie, c'est tout à fait normal pour moi. C'est une autre vie qui s'annonce mais le rugby ne sera pas loin ».
- Frédéric P. : « De plus en plus d'attaquants viennent déblayer, au delà d'un ruck, des défenseurs qui ne sont même pas dans le ruck. Ce n'est plus du rugby, c'est du football américain. Moi je croyais qu'on ne devait pas plaquer un joueur sans ballon mais comme la plupart des arbitres laissent faire, je m'interroge. Qu'en penses-tu ? »
William Servat : « C'est un mal bien français de vouloir contourner la règle. C'est une petite tricherie et je suis comme vous, je ne trouve pas ca très bien… ».
- Alain C. : « Pouvez-vous me dire quels sont les talonneurs français qui vous semble les plus aptes à prendre votre succession et quel est celui qui vous pose le plus de soucis dans notre championnat ? »
William Servat : « Beaucoup de joueurs sont susceptibles d'émerger. Je n'aime pas personnaliser en rugby, et ce n'est pas moi qui vais choisir les futurs talonneurs. Quant à vous dire qui me pose le plus de problème en championnat, ou au niveau mondial, je ne dirai rien (Rires). Mais pour nous talonneurs, ceux qui nous posent le plus de soucis, ce sont les piliers… »
Né le : 09-02-1978
Nat. : France
Entraineur ligue professionnelle sous contrat homologue
Taille : 185 cm
Poids : 106 kg